Enseignement des métaphores dimanche 29 avril 2007 , 2007 , par Abdelilah par Abdelilah Ghiyati Il s’agit de montrer comment on pourrait aborder les figures dans des exercices appropriés. En premier lieu, il faut souligner que l’enseignement du sens figuré ne doit pas, comme le soulignent les instructions officielles, absorber toutes nos forces et submerger l’étude de la langue, il faut bien sûr se concentrer sur le contenu.
Didactique de l’enseignement des métaphores
Disposition Introduction Quinze activités autour du sens figuré 1. Jeux de découverte — Exercices de préparation — Simuler des animaux — Structures
des figures — Cocher vrai ou faux — À partir d’un poème — À partir d’une nouvelle — À partir d’une publicité — À partir d’un jeu de société 2. Exercice de substitution 3. Jeu de description 4. L’emploi des pronoms démonstratifs dans les métaphores 5. L’étude du portrait 6. L’étude d’une sculpture 7. Les verbes dans la métaphore 8. La comparaison sans sens 9. La chanson 10. Les aveugles, l’espace et le toucher 11. Écrire un poème 12. Écrire un texte collectif 13. Collage 14. Travail de lexique 15. Étude dans un contexte Classement des figures par domaines 1. Le ciel, les astres, le soleil, la lune et les étoiles 2. Le temps, les nuages, la pluie et les intempéries 3. Les montagnes, le désert, les plaines et les pierres 4. Les métaphores des animaux et des insectes les végétaux Introduction
Mais si les instructions officielles remarquent ce dérapage qui consiste en la focalisation excessive sur les figures de style, ceci n’est pas une excuse pour les négliger ou les éliminer de notre enseignement. Le sens figuré à notre sens n’est pas seulement un ornement de la langue, c’est aussi un moyen quotidien de communication. Il incarne des compétences nécessaires, non seulement au niveau du langage, mais aussi dans les autres domaines d’apprentissage et dans la vie active. Comme nous l’avons mentionné dans 1
notre introduction, l’acquisition de cette compétence est sans doute indispensable comme le souligne le témoignage de deux professeurs : ”Med eleverne er det både vigtigt og vigtigt at gøre meget ud af at blive bevidst om, hvordan sproget fungerer i sådan en sammenligning. Sammenligninger findes som sagt i høj grad i vores dagligsprog, men de er også en byggesten i fiktionens sprog. For at blive en mere avanceret bruger af fiktion må man blive fortrolig med dette sprog. Det er spændende selv at lave sammenligninger og hjælpe hinanden med at udlægge dem.” Jørgensen M. og Pedersen O. 1999 La capacité de transférer des connaissances et des compétences d’un domaine de savoir à un autre est l’une de ces compétences dont l’élève usera dans le métier qu’il aura à exercer. Nous voyons comment les chefs d’entreprises, les responsables et bien d’autres utilisent les métaphores et les comparaisons, ils savent bien que l’homme, dans ses réflexions utilise des images acquises pour que de nouvelles trouvent une place dans l’esprit, alors ils veulent éveiller des images pour les utiliser comme comparants. C’est là une compétence nécessaire à celui qui veut rendre une acquisition nouvelle, plutôt une compétence à la portée de ses collègues. Les responsables sont toujours appelés à aller au-delà de leurs « savoirs établis ». Et nous pensons qu’avec l’entraînement à cette compétence au sein du FLE, nos élèves sont capables d’assimiler ce savoir et de le transférer aux autres matières scolaires et plus tard dans la vie active. Nous pensons que si nous arrivons à ce que nos élèves manipulent les figures avec aisance ; l’exercice de français deviendra un exercice qui participe à la formation de la personnalité de l’élève et le dote de moyens intellectuels indispensables pour transférer des compétences du champ de connaissances du français aux autres champs. L’analogie est rencontrée en mathématiques, en physique et dans pratiquement toutes les matières que l’élève rencontre dans ses études. Sans perdre son charme étant un procédé de langue, le sens figuré devient un moyen et une compétence. Les exercices des figures de style (comparaison et métaphore) doivent avoir pour but de sensibiliser les élèves au sens figuré. Celui-ci étant une partie intégrante tant de la langue quotidienne que de la langue des textes qu’ils sont appelés à rencontrer en situation de classe. Il est indispensable d’entraîner nos élèves à ce qu’ils puissent eux-mêmes construire des figures et en faire usage. Ceci pourrait paraître à premier abord difficile, mais nous devons être certains que ces êtres débutant dans la langue étrangère FLE sont des êtres capables d’abstraction, de concrétisation et surtout d’établir des analogies et des parallélismes ; non seulement parce que ces opérations op érations sont des opérations intellectuelles universelles, mais surtout parce que nous pouvons dès les premières semaines commencer à attirer leur attention sur le phénomène inséparable de la langue notamment l’expression figurée. Déjà après avoir rencontré « comme » et « le verbe être », on peut commencer par observer et construire des comparaisons simples. : Prenons l’exemple suivant : « Tu es en colère comme un lion » ou plus simplement « Ton visage est rouge comme une tomate » ou bien l’exemple : « Tes lèvres sont comme des cerises. » Il faut toujours choisir le comparant et le comparé dans des catégories différentes pour ne pas tomber dans la comparaison graduée.
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Le genre suivant par exemple est à éviter : « Une orange est comme une pomme », les deux éléments font partie de la même catégorie. Il est certain que l’exercice de la comparaison graduée est un exercice séduisant et important dans l’étude de la langue. Mais ce n’est pas l’objet de notre étude, l’exemple « La pomme est plus sucrée que l’orange » est à éviter, ainsi que les exemples du genre : « Il est comme son frère ». Ce qui doit nous intéresser dans notre travail des figures c’est la similitude que nous pouvons remarquer entre les éléments appartenant à deux catégories différentes. Ce sont les propriétés communes et c’est surtout sur ce point de propriétés communes qu’il faudra mettre l’accent pour aider les élèves à construire des figures. Alors comme la présence du rapport d’analogie est indispensable, l’appartenance à des catégories différentes doit aussi être la condition sine qua non pour construire une figure. Il faut que les enseignants soient ambitieux pour pouvoir atteindre le niveau du sens figuré. Ce n’est ni par peur, ni par sous-estimation que certains enseignants se gardent d’aborder l’étude des figures avec leurs élèves, c’est surtout par complaisance envers les élèves et c’est une fausse position. Ceux qui abandonneraient le sens figuré par négligence seraient appelés à étudier les dites figures pour pouvoir les approcher en situation de classe. Nous devons être exigeants pour élever nos élèves au niveau de l’utilisation du sens figuré. Les textes qu’ils rencontreront au cours de leurs études comporteront toujours, dans leur majorité, le sens figuré et le sens sous-entendu. En évitant à nos élèves ce niveau, nous les privons de goûter à une grande partie du FLE ; non seulement sur le plan structurel, mais surtout sur le plan culturel, étant donné que les figures sont porteuses de messages culturels comme nous l’avons vu plus haut. Cependant, nous estimons avec les instructions officielles que l’acquisition de la culture se fait à travers différents exercices et activités. " Tilegnelse af indsigt i kultur- og samfundsforhold kan ske i forbindelse med alle former for aktiviteter" UM, Klare mål 2002. L’enseignant doit préparer le cadre nécessaire pour que les élèves puissent être actifs. L’enseignant doit participer activement pour que les élèves gardent le plaisir d’apprendre la langue et la culture. Nous pouvons penser à la dimension esthétique et musicale. Il est important d’intégrer dans le travail toutes les formes d’expression, langage, mimique, théâtre, danse, etc. Ce qui permettra à l’élève d’utiliser tous ses sens et de se mêler à l’activité si bien émotionnellement qu’intellectuellement, condition nécessaire pour l’assimilation de la comparaison et de la métaphore en tant que figures de style. Nous pouvons par exemple lire et écouter une lecture de natif, une chanson “ La chanson introduit fondamentalement un univers non linguistique dans la classe : la musique. La compréhension du texte n’intervient que plus tard et ne joue souvent, hors contexte d’apprentissage linguistique, qu’un rôle secondaire.” Génération française 4 Il faut aller plus loin et essayer d’associer à la chanson un travail de comparaison. Par exemple, la comparer avec une chanson danoise similaire à celle que nous écoutons en classe (musique, texte), texte extrait d’un livre, d’un article de journal ou tout simplement demander aux élèves de découvrir les figures de style et de les analyser. Nous allons dans ce qui suit voir ceci de plus près.
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En résumé, il est important que les élèves puissent comprendre et construire des figures (comparaisons, métaphores) à partir de la lecture analytique et de l’utilisation des verbes, des noms et des adjectifs dans le discours descriptif. En ce qui concerne la langue de travail dans les exercices qui vont suivre, nous pensons que cela dépend du niveau des élèves et du matériel que l’enseignant choisit. Chaque objectif doit être respecté, l’objectif du travail avec les figures est surtout des acquisitions stylistiques et culturelles. Il ne s’agit pas surtout d’un exercice d’expression orale. Les pages qui suivent ne comportent pas des fiches pédagogiques, mais des idées qui peuvent inspirer les enseignants. Dans tous les exercices proposés, il s’agit de faire appel aux cinq sens et rappeler constamment aux élèves les caractéristiques des comparaisons et des métaphores. On peut les écrire sur des fiches de carton grand format, et les accrocher pour les consulter à chaque fois qu’on s’arrête. Enfin en manipulant les figures de style, les élèves apprennent les secrets des poètes, des écrivains et des artistes. I- Quinze activités 1.Jeux de découverte
Il n’est pas évident que tous les élèves puissent reconnaître la comparaison et surtout la métaphore. Exercices de préparation : Simuler des animaux L’exercice consiste à ce que les élèves se mettent en groupe de deux et s’entraînent à se déplacer comme un animal qu’ils choisissent. Une fois bien entraîné, le groupe joue devant les camarades qui doivent dire comment leur camarade se déplace : • •
Il se déplace comme un lion, un guépard, un chat, etc. Elle rampe comme une vipère.
Au lieu du déplacement on pourrait choisir la voix : • • •
Il hurle comme un ... Il pousse des cris comme ... Il gémit comme...
On peut aussi exprimer comment l’autre est au toucher : •
Lisse comme la peau d’un lapin.
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Les élèves peuvent très bien discuter en danois, l’essentiel est qu’ils puissent découvrir les figures pour pouvoir ensuite en faire usage dans leur expression écrite. Ils peuvent aussi discuter des différents éléments qui forment les figures : le comparant, le comparé, le moyen utilisé et les propriétés mises en relief - le focus- et pour cela nous proposons l’exercice suivant : Structure des figures À partir de métaphores et de comparaisons essayer de reconnaître la structure, les ressemblances et les différences. • • • • •
Cette femme est une perle Il a des yeux de hibou Elle est superbement bronzée Ces jeunes sont des démons Ies rusé comme un renard.
Cochez Vrai ou Faux Dans une grille, présenter une dizaine de phrases dont certaines sont des figures et d’autres non. Les élèves doivent cocher Vrai ou faux. Discuter ensuite les résultats. Voici un exemple : Vrai /Faux • • • • • • • • • • •
La lune marche sur le pré, Tout doucement, les yeux baissés. Les fleurs nouvelles que je rêve. Il court pour rattraper ses camarades. Comme les chats rétifs qui chassent dans les cours. Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage. Tu me hantes tous les jours sur les trottoirs que tu parcours, Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage. Silence ! dit le serpent, quand c’est moi qui siffle ! Sa tête de melon est couverte d’un chapeau. Ce sont ces garçons qui manquent.
A partir d’un poème Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage, Traversé çà et là par de brillants soleils ! Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, Qu’il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
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Voilà que j’ai touché l’automne des idées, Et qu’il faut employer la pelle et les râteaux Pour rassembler à neuf les terres inondées, Où l’eau creuse des trous grands comme des tombeaux. Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve Trouveront dans ce sol lavé comme une grève Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ? Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie, Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie ! Charles Baudelaire. Les Fleurs du mal, 1857 Nommer la figure de style : relever les termes concernés, dire de quelle figure de style il s’agit. "des trous grands comme des tombeaux" : c’est une comparaison. Expliquer la figure de style, la décomposer : dire comment elle est construite : Le comparant : tombeaux. Le comparé : trous. Focus : la dimension "les fleurs nouvelles que je rêve" : c’est une métaphore. Expliquer la figure de style, la décomposer : dire comment elle est construite : Le comparant « les fleurs » remplace le comparé « idée » qui est implicite. Dire pourquoi l’auteur utilise ce procédé, ce qu’il cherche à produire comme effet sur le lecteur. En utilisant un terme pour un autre, l’auteur évoque quelque chose qui est attirant, avec odeur et couleur « les fleurs » pour inspirer l’amour des idées. Il est important de rappeler que le but de cet exercice de découverte est de mettre l’accent sur les différents composants de nos figures et sur le rôle qu’ils jouent dans la construction de chaque figure. 1. La comparaison : un comparant, un comparé, un outil de comparaison, un point commun ( le focus ) ; seul le point commun est en général implicite, et c’est donc ce qu’il faudra élucider en lecture méthodique. 2. La métaphore : le comparé est en général implicite. C’est lui qu’il faudra trouver et nommer. Remarque : la poésie est un support très important d’apprentissage des figures. Les élèves sont des adolescents ou des jeunes qui se découvrent, qui se posent des questions sur la vie, le monde, les relations entre les différents êtres vivants, sur les sentiments et le devenir de tout cela et c’est là que la poésie et les chansons puisent leurs thèmes. A partir d’une nouvelle « La femme adultère », A. Camus, L’exil et le royaume,Gallimard, 1957
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« ...il lui semblait qu’elle voyageait depuis des jours avec cette escorte muette. » P.12 Le mari de Janine la regarde et nous la voyons à travers ses yeux, les Arabes « qui faisaient mine de dormir, enfouis dans leurs burnous »...leur silence, les fait prendre pour « une escorte muette », ce n’est pas un éloge puisque ce silence pèse sur Janine. « Des trous de lumière s’ouvraient dans le paysage noyé de poussière. » P.12 pour parler des phares de l’autocar dans la brume. « Mais elle le voyait encore le soldat français, long et mince, si mince, avec sa vareuse ajustée, qu’il paraissait bâti dans une matière sèche et friable, un mélange de sable et d’os. » p.14. Le mélange naturel est entre chair et os, ici la chair est comparée au sable. « Le désert....seulement la pierre, la pierre partout, dans le ciel où régnait encore, crissante et froide, la seule poussière de pierre, comme sur le sol où poussaient seulement, entre les pierres, des graminées sèches. » p.16 . La poussière des pierres est comparée aux graminées sèches, le point commun est que les graminées sèches ont des fruits farineux comme la poussière quand on les touche. « des enfants en burnous, tournant sur eux-mêmes comme des toupies. » p.18 « ...entourée de visages qui semblaient taillés dans l’os et le cuir » p.18. Cette fois l’os et le cuir pour parler des visages arabes bronzés. « Elle imaginait, derrière les murs, une mer de palmiers droits et flexibles, moutonnants dans la tempête. rien ne ressemblait à ce qu’elle attendait, mais ces vagues invisibles rafraîchissaient ses yeux fatigués. »p19 On peut comparer cette figure à celle des chevaux de frise d‘Apollinaire. « Ils se prennent pour le bon Dieu » p. 23 « Au-dessus du désert, le silence était vaste comme l’espace. » p.26 . Remarquons que le silence s’adresse au sens auditif et que l’espace s’adresse au sens de la vue. « En même temps, au cœur d’une femme que le hasard seul amenait là, un nœud que les années, l’habitude et l’ennui avaient serré, se dénouait lentement »p.27 « le complexe » est comparé au nœud. A partir d’une publicité Les slogans publicitaires sont une matière très riche en figures, les deux exemples que nous présentons ici sont empruntés au site suivant : http://claudel-lycee44.acnantes.fr/eleves/rhetorike/metapub.htm « On s’intéresse ici à une publicité concernant un site d’enchères en ligne. L’argument publicitaire repose sur une métaphore qui est ici celle de la procréation, et en particulier celle de la rencontre des spermatozoïdes, figurés ici sous forme de souris, et de l’ovule. On fait ainsi valoir l’argument, le slogan du site “que le meilleur l’emporte” en le rattachant à la concurrence effroyable que se livrent les gamètes mâles pour féconder l’ovule. » Le domaine de l’informatique est comparé à celui de spermatozoïdes. Le site est comparé au meilleur des spermatozoïdes.
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« On cherche ici à louer les qualités d’une voiture. Pour ce faire, on traduit en image une métaphore filée de la langue, à savoir “il pleut des hallebardes”. L’automobile ne semble guère entravée dans sa progression, le constructeur, par le recours à la métaphore valorise ainsi les qualités du véhicule, et en particulier sa tenue de route. » L’expression familière veut dire qu’il pleut à verse, mais celui qui a conçu cette publicité voulait passer par cette expression pour arriver au fait que ce véhicule, même s’il pleut à verse, tient bien sûr la route. L’enseignant présente une publicité, que ce soit sur le net, à la télé ou dans une revue. Après avoir étudié les éléments qui composent la publicité (texte, éléments sonores ou visuels), les élèves doivent répondre aux questions suivantes : De quelle figure s’agit-il ? Comment la figure est constituée ? Les élèves peuvent aussi penser à construire des publicités en passant par des métaphores. A partir d’un jeu de société Voilà un jeu de société que nous empruntons au site suivant : http://www.sasked.gov.sk.ca/docs/francais/fransk/fran/unites_modeles/poet/fiche33.html Jeu de société pour comprendre les figures de style Comprendre et utiliser le vocabulaire, les structures et les formes d’expression qui caractérisent le domaine d’étude est un des grands buts de la communication en tant qu’AEC. Des activités ludiques peuvent faciliter et motiver cet apprentissage Si les élèves s’intéressent aux figures de style, construire ce jeu en collant les définitions suivantes au centre d’une grande feuille de carton et les exemples dans des cases tout autour pour faire un chemin comme un jeu de l’oie. Quand ils tombent sur une case, ils doivent deviner de quelle figure de style il s’agit. Il y a plusieurs réponses possibles qui sont données à la fiche 33a. (voir le site) Fabrication du jeu Coller au centre d’une grande feuille de carton les deux pages portant la description des figures de style. Découper des extraits de poèmes et les coller tout autour du jeu. Illustrer les figures de style avec des illustrations découpées dans des pages publicitaires de revues qui représentent souvent ces figures de style en images ou en photos. Coller le règlement et les réponses sur des cartons qui seront plastifiés. Règles du jeu : Figure de style
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En jouant à « Figure de style », vous apprendrez beaucoup de choses sur les trucs de la poésie, de la publicité et des bons écrivains. Les écrivains et même les autres artistes (peintres, sculpteurs, musiciennes, informaticiens) utilisent ces figures de style pour faire passer de façon frappante un message qu’il serait très long et très difficile d’expliquer en s’exprimant normalement. Matériel La planche et un dé Présentation Au milieu de la planche, il y a 6 figures de style. Les extraits de poèmes tout autour de la planche sont des exemples de ces figures de style. Certains peuvent même en contenir 4 ! Règlement On peut jouer tout seul ou en équipe ; une personne aura les réponses, ce sera l’arbitre. Pour jouer, commencer par la case en haut à gauche, lancer le dé et déplacer Déplacement le pion du nombre de cases indiqué par le dé. Quand vous arrivez sur la case, si vous pouvez dire de quelle figure de style il s’agit, vous marquez un Points point si personne n’a encore donné cette réponse, marquez deux points si vous donnez une mauvaise réponse, dommage ! pas de points. Le jeu continue jusqu’à ce qu’un des joueurs revienne exactement sur la Fin du jeu case de départ. Le joueur ou l’équipe qui a le plus de points gagne. Les joueurs
2. Exercice de substitution
Comparaisons : Ce garçon est gros comme une montagne. Ses yeux sont comme des perles luisantes. Comme un lion blessé, il est resté debout. Il est bavard comme une pie. Il est têtu comme une mule. Lent comme une tortue. Métaphores : Ses cheveux sont des rubans d’or. Ses yeux sont des bijoux brillants. Il est le sucre dans le gâteau. Sa tête de melon est couverte d’un chapeau. Un renard vient de passer.
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Les élèves doivent trouver d’autres qualifications, (adjectifs) ensuite d’autres comparants (substantifs). L’exercice de substitution est un exercice structurel très enrichissant, il donne l’occasion de passer d’une catégorie à une autre et d’une propriété à une autre. Dans l’exemple : « Ce garçon est gros comme une montagne. » La comparaison est établie entre deux éléments appartenant à deux catégories différentes : entre un humain et un inanimé. Si on choisit de substituer la catégorie animale à celle de « - animé », les élèves seraient appelés à choisir parmi les animaux ceux qui présentent la propriété établie par l’adjectif gros, on pourrait penser à l’éléphant, à l’ours, au veau, etc. Dans la comparaison suivante : Les têtes sont hautes comme les balcons des immeubles (Le Clézio ) Les balcons des immeubles pourraient être remplacés par : les branches des arbres, les toits des maisons, les antennes paraboliques. Les perles luisantes par : un jeu de bille, des yeux de chat, des bijoux brillants. On peut penser à comparer les yeux d’une personne à ceux d’un animal comme dans l’exemple suivant : « L’œil qui le regarde est comme celle d’un tigre » V. Hugo, Les Misérables. À partir des métaphores suivantes : Des rubans d’or (pour parler des cheveux) Du sucre dans un gâteau. (pour parler d’une personne) Des jambes de gazelle (pour des jambes de fille). Les rubans d’or pourraient être remplacés par des fils de soie, des rayons solaires ou bien des feuilles de saule. Le sucre par un fruit quelconque, et la gazelle par la girafe ou un autre animal, par le tronc d’un arbre quelconque. Dans l’exemple « je suis le caillou d’or » de V. Hugo, les élèves peuvent arriver à plusieurs constructions de ce genre : « Or » pourrait être remplacé par une couleur : Blanc, noir, jaune, etc. ou bien un aspect grand, petit ou une qualité : rare. Ainsi, l’attention des élèves sera attirée sur le fait que lorsque nous écrivons, nous focalisons sur une propriété ou plusieurs, ce focus est bien celui qui nous permet de raccrocher deux éléments appartenant à deux catégories différentes. Quand la substitution porte sur les adjectifs qui participent à la description, elle permet de les classer. Si on prend les couleurs comme exemple, on peut les classer par thème : le noir pour la tristesse et le pessimisme, le blanc pour la pureté, la propreté et l’innocence, etc. L’enseignant sera appelé à aider les élèves en attirant leur attention sur le fait que les
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couleurs sont associées à des phénomènes culturels qui varient selon le temps et l’espace. L’utilisation des formes dans les figures est aussi intéressante que celle des couleurs : Il est plat comme une ligne horizontale ou bien droit comme une ligne verticale : la verticale évoque la vérité et la rigidité alors que l’horizontale évoque la tranquillité et le calme. En discutant cette symbolique avec les élèves, on les aide à mieux utiliser les formes et les couleurs. Pour enrichir cet exercice de substitution, il faudrait le faire précéder par un exercice de description des peintures et des formes, le portrait, etc. . Des exercices de lecture de textes comportant des descriptions avec usage de comparaisons ou de métaphores. 3. Jeu de description
L’exercice le plus spontané auquel on peut penser est celui de la description où les élèves sont appelés à faire un portrait ou à décrire une situation quelconque. On peut demander aux élèves de faire un portrait en utilisant un certain nombre de comparaisons ou de métaphores, deux ou trois par exemple. On pourrait enrichir une description par un exercice d’expansion des phrases par des figures. L’enrichissement peut porter sur plusieurs éléments : les adjectifs dans la comparaison : Il s’agit de trouver un adjectif et deux substantifs et les relier par « comme ». Noir, un livre, un piano : ce livre est noir comme un piano. Une liste pourrait comporter les adjectifs suivants : Beau, vieux, long, étroit, rapide, dangereux, calme, féroce. Et les substantifs suivants : Un virage, un village, un chien, une rivière, une ville, une route, une vipère, une voiture, une feuille, un enfant. Quand les élèves sont appelés à composer, on obtient des constructions du genre : • • •
Un vieux chien comme notre ville. Une route dangereuse comme une vipère. Un enfant rapide comme une voiture.
Dans Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas décrit l’emplacement d’une maison : " La maison choisie par Ali, et qui devait servir de résidence de ville à Monte-cristo, était située à droite, en montant les champs-Élysée, placée entre cour et jardin ; un massif fort touffu, qui s’élevait au milieu de la cour, masquait une partie de la façade ; autour de ce massif s’avançaient, pareilles à deux bras, deux allées, qui, s’étendaient à droite et à gauche, amenaient, à partir de la grille, les voitures à double perron supportant à chaque marche un vase de porcelaine plein de fleurs." 11
Ce texte peut-être comme bien d’autre un exemple à suivre pour réussir la description, par chaque élève de sa maison ou d’une autre. La similitude pourrait être remarquée entre une personne et un être quelconque appartenant à une autre catégorie ou une action exécutée dans un domaine et une autre exécutée dans un autre : « Il pouvait le descendre à distance, comme au tir au pigeon. » Claude Couchay, Retour à Malaveil . Il a filé tel l’éclair. Il s’occupe de lui telle une mère. Comme une effroyable étoile ! V. Hugo. Les Misérables. Il la regardait comme une brebis regarderait l’œil d’un tigre. V. Hugo, Les Misérables. Son regard est pareil au regard des statues. Paul Verlaine, Mon rêve familier. Voilà quelques expressions empruntées à V. Hugo – Les Misérables – et qu’on pourrait utiliser comme comparés : Marcher rapidement. Parler entre ses dents. Jeter son regard vers… Il frissonne. Il retombe dans le poignant dilemme qui était dans sa rêverie. Son regard devint effaré et fixe et s’empreignit peu à peu d’épouvante. Nous pouvons structurer les descriptions de manière à choisir des comparés concrets et d’autres abstraits, le concret est ce qui peut être perçu par les sens. Nous établissons des relations entre ce qui est perçu par l’ouïe, la vue ou le toucher par exemple et d’autres situations concrètes que nous estimons similaires. Nous pouvons en réalité aussi aller de ce qui est abstrait à ce qui est concret et inversement. Référant à une qualité ou une façon d’être, le mot abstrait n’est pas directement perçu par les sens : l’aide, la fatigue, l’amour. Le comparé peut donc être concret comme il peut être abstrait. Nous pouvons penser à des formes, des couleurs, des parfums comme nous pouvons penser à des positions ( le milieu, le côté ...) . Les comparaisons peuvent être canalisées dans des domaines particuliers : animal, plante etc. Un exercice complémentaire pourrait être celui de compléter des comparaisons : Choisir une couleur, une forme, un aspect ou une qualité et demander aux élèves tout en utilisant « comme » de construire une comparaison. Blanc comme....... Gros comme Vif comme.... Curieux comme... 4. L’emploi des pronoms démonstratifs dans des métaphores
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Les pronoms démonstratifs dans des métaphores : ce, cet, cette, etc. sont des outils incomparables : Ces chiens abandonnés sans colliers, pour des enfants errant dans les rues. Ce grand monstre n’est que l’enfant du voisin. Dans cet exercice, il s’agit de donner aux élèves des listes d’animaux et d’adjectifs. Les élèves doivent choisir un camarade ou un personnage connu, construire une métaphore à partir d’un pronom démonstratif, un adjectif, un animal et un comparé implicite qu’ils dévoilent si leurs camarades n’arrivent pas à le reconnaître. Un exercice complémentaire pourrait être celui de présenter aux élèves deux listes : l’une comporte des adjectifs qui renvoient à des sentiments, des émotions et des qualités, l’autre comporte des noms de personnes, de choses ou de comportements. Les élèves devront relier un mot de la première liste avec un mot de la deuxième tout en utilisant un pronom démonstratif. Fille amusant Garçon agréable Ecole joyeuse Amour fin Travail vif 5. L’étude du portrait
Exemple : Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre Quand les élèves observent le portrait, nous devons les orienter pour qu’ils puissent découvrir l’organisation des éléments dans ce portrait : il faudra procéder par méthode où l’accent sera mis au début sur chaque personnage tout seul, ensuite nous pouvons procéder à la comparaison qui est le but de l’exercice. En effet après avoir décrit chaque personnage, nous pouvons trouver les attributs qui leur sont communs. Dans les deux portraits, c’est l’aspect physique, le regard notamment, qui est valorisé : la féminité chez l’une, la virilité chez l’autre. Tout en procédant à la comparaison physique, nous pouvons attirer l’attention des élèves sur les correspondances qui pourraient exister entre les deux personnages d’une part et des animaux d’autre part : un poisson, une otarie, un phoque, etc. Nous pouvons penser aux différentes manières de regarder : le regard pensif, profond, faible, méchant, tendre, etc. et chercher à trouver chez des animaux des regards similaires. 6. L’étude d’une sculpture
Après avoir vu une sculpture, en ville, dans un musée, sur le web ou en classe pourquoi pas ? Les élèves sont invités à exprimer leurs impressions et établir des comparaisons avec d’autres domaines.
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Les sculptures interprètent la culture des sculpteurs, elles présentent l’occasion de parler du contexte et de la culture. Nous proposons le site suivant qui présente plusieurs sculpteurs et quelques-unes de leurs œuvres. L’enseignant pourra s’informer sur une sculpture, essayer lui-même d’abord de s’interroger sur le sens figuré qu’elle porte, définir ses impressions et ses remarques. Ensuite, préparer une série de questions pour animer le dialogue et guider les élèves dans leur découverte de la sculpture. Voilà une adresse incontournable : www.galerie-de-crecy.com/lessculpteurs.htm 7. Les verbes dans la métaphore
Il s’agit de choisir un verbe qui exprime par exemple une action humaine et de l’employer pour exprimer un état de chose inerte ou une action de non humains. Quelques rides couraient au coin des yeux. une légère brise se glissa dans la chambre « pour parler d’une personne qui entre doucement dans une chambre » Les verbes glisser et courir sont un bon exemple qu’on peut employer dans de différentes situations, on peut penser à des verbes comme : se plier, se tordre, se répandre, disparaître, partir, paraître, se coucher, bref, tous les verbes qui expriment une action peuvent être utilisés dans cet exercice. Le serpent s’est plié dans le lit : pour décrire une personne qui fait de même dans son lit à cause du froid ou simplement par habitude. Le chat est parti. Pour dire que ce qui se passe est à cause de l’absence du responsable. (Quand le chat n’est plus là, les souris dansent.) Le mal se répand . Pour une maladie contagieuse qui est en train de prendre du terrain. La couleur disparaît de sa tête. Pour dire que les cheveux deviennent gris. 8. La comparaison sans sens
Cet exercice consiste à donner aux élèves une liste à quatre colonnes : adverbe GN verbes GN Les colonnes sont vides et dans un même groupe de quatre élèves par exemple, il s’agit de remplir les colonnes sans que les autres connaissent le contenu et de construire des comparaisons en utilisant « comme ». Le résultat peut ressembler dans la première étape au tableau suivant : adverbe
GN
verbes
GN
Gentiment La radio Danser Une fenêtre rapidement Les enfants écrire Un pot lentement le chien Se coucher Un travailleur
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adverbe
GN
verbes
directement nos voisins réciter
GN
Un lac
Et puis les élèves sont appelés à composer d’une manière automatique, on obtient alors : La radio danse gentiment, comme une fenêtre. Les enfants écrivent rapidement comme un pot. Le chien se couche lentement comme un travailleur. Nos voisins récitent directement comme un lac. Si on demande aux élèves d’améliorer ces compositions tout en changeant le moins possible, on peut obtenir les comparaisons suivantes et qui sont acceptables : La radio danse comme une fenêtre danserait dans un tremblement de terre. Les enfants écrivent rapidement comme des secrétaires. Le chien se couche lentement comme un travailleur fatigué. Nos voisins récitent directement comme des chanteurs. Cet exercice peut paraître un peu absurde, mais il est attrayant, les élèves aiment bien déclencher leur fantaisie et c’est important quand il s’agit de sensibiliser par le biais de l’emploi des figures. Pour avoir des comparaisons correctes et expressives, il serait important à partir des exemples obtenus de demander aux élèves de changer le plus possible d’éléments : La radio présente des informations, c’est comme une fenêtre ouverte sur le monde. Les enfants écrivent rapidement comme un pot tournant entre les mains du potier. Le chien se couche rapidement comme un travailleur fatigué. Nos voisins chantent comme des vrais chanteurs. Nous voyons comment à partir d’exemples absurdes nous pouvons arriver à des comparaisons porteuses de messages. 9. La chanson
Les élèves sont des adolescents qui se découvrent, qui se posent des questions sur la vie, le monde, les relations entre les différents êtres vivants, sur les sentiments et le devenir de tout cela. C’est là que la poésie et les chansons puisent leurs thèmes. Ces élèves doivent avoir accès à la chanson française comme ils ont accès à la culture américaine et anglaise, ne serait-ce que par raison de contrepoids, pour former des gens équilibrés. Les élèves seront appelés à découvrir les messages et le style qui les véhicule ; et surtout l’emploi des figures de style qui à mon sens joue un rôle important dans la stimulation du sens de l’analogie que les élèves utiliseront dans cet exercice et dans d’autres.
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Quand on organise une activité autour d’une chanson, les élèves ont l’occasion d’écouter un texte choisi par l’enseignant, un texte qui répond à leurs besoins et leurs goûts. Le site de TV5 comporte une infinité de propositions et plusieurs fiches pédagogiques sont à la disposition de l’enseignant. www.TV5.org Nous proposons aussi : www.filtronique-son-or.com/chanson www.chorus-chanson.fr www.perso.wanadoo.fr/dancy.sound/paroles (paroles et karaoké) http://paroles.net www.rfimusic.com/fr www.archambaut.ca www.adisq.com Le plus important est que les élèves soient en mesure d’exprimer leurs impressions et pensées après avoir écouté une chanson. La démarche qui mettrait l’accent sur les figures de style peut comporter les étapes suivantes : Écoute collective. Écoute individuelle. Partager les pensées et les impressions avec les autres. Écouter la chanson une autre fois. Explications des figures l’une après l’autre. (Les identifier, les apprécier et les comprendre) En groupe, les élèves créent des collages se rapportant à la figure/ la chanson. Circuler pendant le travail et aider les élèves dans leur expression française. En choisissant les chansons, il ne faut pas tomber dans le piège de la comparaison graduée où les comparaisons sont faites entre deux éléments appartenant au même domaine. Les enseignants peuvent consulter le site Web suivant : www.leplaisirdapprendre.com Le site comporte plusieurs chansons avec fiches pédagogiques. Il serait aussi intéressant de pouvoir comparer des figures dans deux chansons ou dans une chanson française et une chanson danoise. Pour guider cette comparaison, il faudra préparer une fiche de comparaison. 10. Les aveugles, l’espace et le toucher
C’est un exercice d’expression orale où il s’agit d’appréhender un objet avec des yeux bandés. Les élèves peuvent eux-mêmes apporter des objets non identifiés par leurs camarades. L’exercice consiste à utiliser le toucher pour se faire une idée de l’objet touché. L’emploi des comparaisons est inévitable quand l’élève ne découvre pas dès le début l’objet.
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Au lieu d’objet présent, on demanderait à l’élève qui a le bandeau sur les yeux de décrire un événement, un objet ou une place qu’il connait. Le fait d’avoir les yeux cachés aide le processus d’intellectualisation, on se concentre mieux sur les images intériorisées. Nous lisons dans le lexique : Toucher n.m 1. Celui des cinq sens à l’aide duquel on reconnaît, par le contact direct de certains organes, la forme et l’état extérieurs des corps. Il englobe cinq sensations : contact, pression, chaleur, froid et douleur, [...]2. Impression produite par un corps que l’on touche. Le petit Larousse Nous pouvons poser aux élèves la question suivante : De quels organes s’agit-il. ? Ensemble, nous découvrons la main la jambe, le pied, le menton, etc. 11. Ecrire un poème
Pour écrire un poème, il faut que les élèves s’entraident : d’abord, construire une banque de mots que les élèves peuvent utiliser et préparer un exemple que les élèves peuvent consulter. Écrire sur le tableau un mot thème et laisser les élèves choisir les mots qui peuvent être reliés par le sens à ce mot. Dans le poème de Baudelaire cité ci-haut, chaque strophe est construite autour d’un mot central : jeunesse, automne, rêve, douleur. La deuxième étape consiste à découvrir des mots qui peuvent être reliés au mot thème par le son. Le poème peut ensuite être présenté comme un calligramme. Les élèves utilisent WordArt. Nous prenons comme exemple un extrait de : Calligrammes d’Appolinaire Nous avons visualisé de cette manière le terme vagues, nous pouvons faire la même chose avec l’exemple emprunté à Camus en ce qui concerne les arbres qui ressemblent dans leur mouvement à des vagues. _ "Elle imaginait, derrière les murs, une mer de palmiers droits et flexibles, moutonnants dans la tempête. Rien ne ressemblait à ce qu’elle attendait, mais ces vagues invisibles rafraîchissaient ses yeux fatigués." 12. Ecrire un texte collectif
L’objectif général de cet exercice est d’exprimer les sentiments en faisant des descriptions. L’objectif spécifique est d’utiliser des figures étudiées en expression orale et écrite. Les élèves doivent d’abord choisir le thème et le genre littéraire ; si on prend l’aventure comme genre, les élèves décideront des personnages, des péripéties et des différentes étapes, ensuite ils s’organisent en groupes et dans chaque groupe, on écrit le texte tout en l’enrichissant avec les figures choisies. La dernière étape sera celle de l’enrichissement par expansion à l’aide de prédications secondes. 13. Collage
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En groupe, les élèves découpent des photos dans des journaux et des revues, ils les classent suivant les catégories : hommes, animaux, meubles, affaires scolaires, article d’été, d’hivers, etc. Ensuite, construire des comparaisons à partir des photos qu’on a entre les mains, les coller. L’accent ne sera pas mis en un premier temps sur le sens, comme dans l’exercice de la comparaison sans sens. Le but est de créer un automatisme. Les élèves échangent leurs collages et écoutent les interprétations des uns et des autres. 14. Travail de Lexique
Nous proposons un exercice très simple, mais assez enrichissant : la recherche des emplois figuratifs des noms des animaux, et ceci à partir de la recherche dans un lexique. Ensuite, construire des comparaisons et des métaphores à partir des emplois rencontrés. Le même travail pourrait être fait avec les plantes et les insectes. L’enseignant peut répartir le travail de manière à ce que chaque groupe d’élèves se concentre sur une lettre ou deux. En ce qui concerne les animaux on peut obtenir les figures ou comparants suivants à partir des noms commençants par a ou b De couleur violette comme une aubergine. Un estomac d’autruche (qui digère tout ) ou politique de l’autruche ( refus de prendre un danger, une menace...) Il rit comme une baleine (en ouvrant grand la bouche.) Un coup de bélier. – pour un choc violentUne bécasse. – pour une fille, sauteUn bœuf. – pour une personne très forte ou de grande capacité de travail. 15. Etude dans un contexte
Lorsqu’on rencontre une figure, on la rencontre dans un contexte déterminé et le fait de l’éloigner de ce contexte pourrait parfois rendre la compréhension impossible ou du moins complexe. Nous avons montré dans la partie théorique que pour interpréter une figure, le contexte est là pour dissiper l’ambiguïté et faciliter le passage intellectuel entre le sens premier et l’emploi figuré du comparant. Dans le film documentaire « le mascaret », on emploie plusieurs figures en relation avec la nature : « le fleuve » et les hommes « la tribu du mascaret ». Dans ce film, les sportifs, parce qu’ils se rencontrent périodiquement pour exercer leur passion, et parce qu’ils se déplacent ensemble, sont comparés à une tribu. Par ailleurs, l’accomplissement de cette passion est comparé à l’acte sexuel tant les participants sont pris dans le feu de l’action. Ils éprouvent un plaisir dont ils ne parlent pas tout de suite, au moment de l’accomplissement de l’action, mais après celle-ci. Le soir quand ils se rencontrent au quartier général (le café), ils mangent et boivent ensemble. Alors chaque fois que l’enseignant doit introduire une comparaison ou une métaphore, nous proposons que ce soit dans le contexte. De cette façon, l’exercice ne sera pas isolé du contexte et le travail sera plus accessible aux élèves, il ressemblera à un travail implicite. 18
II- Quelques suggestions pour l’acquisition des métaphores
Dans « le monde vivant », Le Clézio dit en parlant de la méthode : « Voici ce qu’il faut faire : il faut partir pour la campagne, comme un peintre du dimanche, avec une grande feuille de papier et un crayon à bille. Choisir un endroit désert, dans une vallée encastrée entre les montagnes, s’asseoir sur un rocher et regarder longtemps autour de soi. Et puis, quand on a bien regardé, il faut prendre la feuille de papier, et dessiner avec les mots ce qu’on a vu. » C’est en effet ce qui manque à nos élèves. Ils sont aujourd’hui ou bien emportés dans les autoroutes de l’Internet ou bien emprisonnés dans les enclaves des villes. Il faut leur apprendre à contempler la nature et à la décrire. Tout en faisant ceci, ils entraînent leurs sens et aiguisent leur langue. 1-Le ciel et les astres ; Le soleil, la lune, les étoiles
Le ciel et les astres ont toujours fasciné les hommes, les jets d’étoiles filantes, la lune et ses phases, les planètes, le zodiaque. En construisant des figures, les élèves apprennent à observer le ciel et ses composantes, ils acquièrent la dimension esthétique nécessaire à l’apprentissage équilibré. On peut présenter des séquences de films qui focalisent sur le ciel ou bien tout simplement inviter les élèves à observer, le soir le ciel chez eux et de décrire ce qu’ils ont vu tout en employant des figures. Les étoiles c’est la nuit, c’est le noir, c’est l’accompagnement, c’est la lumière qui éclaircit le chemin des voyageurs nocturnes, des marins. Le soleil c’est le jour, le soleil c’est rond, c’est jaune, c’est chaud. Les nuages, ils ont aussi des couleurs, c’est aussi la pluie, l’ombre, la fraîcheur. Tout en cherchant des propriétés qui peuvent aider les élèves à construire des figures, il faut aussi les aider à trouver des analogies entre ce qu’il y a dans le ciel et ce qu’il y a sur terre. La bougie et l’étoile, la lune et l’assiette, le soleil et le feu ; ou bien la couleur des rayons et celle des métaux, l’étendue du ciel et celle des espaces sur terre : un terrain vague, un désert, une étendue d’eau. Un arc-en-ciel peut désigner une porte ; une étoile, une lampe ; le bleu du ciel la bonté d’une personne. Voici quelques exemples auxquels on peut penser : la vie de l’homme peut être comparée à une étoile filante, sa lumière atteint la fin du mois et puis elle disparaît. ( « L’étoile filante » met en valeur la notion du temps qui s’écoule rapidement.) une faveur comme le soleil, lorsqu’il apparaît, il propage sa lumière sur tout le pays. Les exemples doivent présenter une certaine beauté pour que les élèves les estiment et les sentir. Ces comparants pourraient être employés dans des comparaisons inversées : 19
L’étoile filante se précipite comme une personne occupée. " La lune en plein ciel, on dirait un visage entouré d’un masque bleu." 2- Le temps, les nuages, la pluie et les intempéries
« Pour ceux qui, suivant l’air du temps, cherchent toujours des responsables et des coupables, on peut désigner ici la tectonique des plaques, le hasard, la surpopulation, le sous-développement et le tourisme » dit Claude Allègre, géochimiste et ancien ministre, dans L’Express. L’expression : « air du temps » est une expression employée dans un sens figuré. Sous la notion de temps, sont classés l’heure, le jour, le mois, l’année, le jour/soir, un clin d’oeil, un laps de temps. Quelques exemples : Tu es éloigné comme la nuit qui nous sépare. Ce jour qui nous a éloignés est comme mille ans. Attends, ce n’est que l’affaire d’un clin d’oeil. 3-Les montagnes, les pierres, le roc
Les montagnes sont le symbole du gigantisme et de l’énormité. Les montagnes peuvent être évoquées en parlant des vagues et des vaisseaux. « Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins, _ Comme un hameau paisible au pied d’une montagne. » Baudelaire, La Géante La pierre est un substantif qui renvoie généralement à la dureté. Cette matière minérale est le symbole de la consistance et de la rigidité. Ce symbole est courant dans la langue française. "Un cœur de pierre" pour parler d’une personne dure, insensible. Cependant "une pierre fine" peut être utilisée pour désigner une personne de grande valeur. « Le désert....seulement la pierre, la pierre partout, dans le ciel où régnait encore, crissante et froide, la seule poussière de pierre, comme sur le sol où poussaient seulement, entre les pierres, des graminées sèches. » Camus, la femme adultère ( L’exil et le royaume) p.16 4- Les métaphores des animaux et des insectes
Les animaux présentent par leurs sens, par leur forme, par leur mouvement, beaucoup de possibilités de comparaison, soit avec les humains soit avec les végétaux ou les choses. Dans toutes les cultures, les noms des animaux sont parfois utilisés dans un sens figuré. Nous avons vu plus haut, dans l’exercice de lexique comment nous pouvons utiliser le dictionnaire pour retrouver les emplois figuratifs. Nous avons dressé une liste de figures construites à partir de quelques noms d’animaux qui commencent par les premières lettres de l’alphabet. La langue française est en effet très riche dans ce domaine. Le chien est le gardien de la maison et l’ami fidèle. 20
L’araignée avec sa toile est un être fragile, sa toile est fragile, mais c’est un guet-apens. « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie » V. Hugo Nous pouvons décrire un homme dans son mouvement en comparant ce mouvement à celui d’un animal ou inversement le mouvement d’un animal à celui d’un homme. Supposons par exemple un insecte en lutte contre un autre insecte, s’il trébuche, on peut le comparer à un soldat qui tombe ou qui perd le contrôle de son arme ; un animal qui crie devant la mort de son petit, à une femme qui vient de perdre un petit. Dans la dernière catastrophe en Asie, décembre 2004, on a pu remarquer que le comportement des animaux était semblable à celui des humains, ils cherchent les leurs. Ils ont des rapports avec les choses qui les environnent. Si l’enseignant peut attirer l’attention des élèves sur ce phénomène, ceux-ci sont capables, par leur fantaisie d’établir des analogies : les chameaux sont les vaisseaux du désert, « ils luttent comme deux chameaux devant un verre d’eau » Zebda. l’âne est connu pour être endurant et ”bête » les troupeaux donnent une bonne image du fait de se laisser aller avec le groupe, d’épouser la tendance les papillons représentent la beauté, la métamorphose, le voyage de migration. Les papillons sont attirés par le feu. C’est la métaphore de celui qui est attiré par ce qui lui est nuisant. Les papillons de nuit et autres insectes sont naturellement attirés par la lumière. Ils sont attirés par elle et ont même besoin d’elle. Il y a cependant lumière et lumière. Ainsi, celle de la flamme est lumière attirante, source de plaisir, mais aussi feu qui brûle, source de destruction. Le papillon, aveuglé par son seul instinct, n’y voit cependant que la lumière source de plaisir et objet de ses convoitises, ignorant le danger du feu source de mort. Ne comprenant pas que l’homme veut en fait le protéger du danger que représente la flamme, n’écoutant que son instinct, tout à son plaisir, le papillon virevolte autour de la lumière dansante de la flamme. Il décrit de grands cercles, se rapprochant chaque fois un peu plus. Et là, brusquement, lors d’un passage très rapproché, il ressent une vive douleur. Il tombe. Ses ailes sont en feu, et il se consume lentement. Il s’est détruit. Cette métaphore peut présenter l’image des jeunes qui sombrent dans les ténèbres des drogues. Les métaphores de la tourterelle : il y a des métaphores anciennes comme Tourtereaux, pour désigner les amoureux. Ma tourterelle en tant qu’appellatif amoureux. Roucoulement pour les propos langoureux. Nous pouvons aussi penser à : Une femme qui ressemble à une sauterelle -elle est maigreC’est une grue. -femme prostituée Une autre a une tête de cheval. – forme de sa tête Un homme est un gorille – c’est un garde du corps Il est comme un âne. Il travaille comme un âne.
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Il est têtu comme une mule. Un rat de bibliothèque. – une personne qui passe son temps à consulter des livres dans une bibliothèque. C’est un renard. Pour un homme rusé. Un rossignol. Pour une marchandise sans valeur ou démodée. Lent comme un escargot. Lent comme une tortue Un blanc bec 5- Les végétaux
« Un jeune garçon a des yeux pelucheux comme la fleur de l’ageratum. » Colette Dans la langue, il y a des termes qui à eux seuls forment des métaphores « Végétales ». Nous pouvons penser aux noms comme : la racine, la branche, le germe, la souche, le rameau, l’arbre généalogique, et les adjectifs comme organique, fécond ou vivant… En établissant des listes des termes des deux domaines : le domaine des plantes et celui de la vie humaine. Nous pouvons toujours inverser. L’herbage est comparé au tapis, nous disons : « le tapis forestier ». Les pâturages accomplissent leur cycle biologique complet : les herbages naissent, poussent (très haut) et meurent, laissant des fourrages secs. Les herbes ne sont parfois pas adaptées à des sols particuliers. Tout cela peut donner l’occasion de faire des comparaisons avec la vie humaine et ses péripéties. Nous disons : Une herbe, pour une personne jeune. Des chanteurs en herbe, pour des débutants jeunes. Couper l’herbe sous le pied de quelqu’un, pour dire le devancer. Une herbe. Il ressemble à une semence qui sort sa pousse. Comme une plante dressée sur sa tige et qui émerveille les semeurs. S’endormir sur ses lauriers, pour qui ne poursuit pas après un succès. L’essentiel dans ces propositions est de laisser libre cours à la fantaisie des élèves et de les encourager à parcourir ce chemin métaphorique. _ Entre les différents domaines et les différentes spécificités et caractères comparables. Ils trouveront toujours des comparants, des comparés et des points de similitudes.
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